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Avec ses partenaires des pays du Sud, le CRDI poursuit un plan ambitieux en vue de rendre le monde davantage durable et inclusif.

Investissements du CRDI dans les pays du Sud en 2021-2022

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Investir dans l’autonomisation et le changement

Alors que nous faisons face à d’importants défis mondiaux, le rapport annuel de cette année nous présente une ingénieure chimiste sud-africaine qui a créé un réseau de courtage de connaissances basé dans les pays du Sud. Nous rencontrons également une postdoctorante qui étudie le potentiel d’un poivron cultivé au Yucatan pour une agriculture de sous-produits saine et une microbiologiste au Bangladesh qui travaille sur un vaccin contre la fièvre aphteuse qui pourrait prévenir des pertes majeures de bétail. Ces femmes racontent comment elles ont surmonté des obstacles et saisi des occasions, avec l’appui de projets de recherche financés par le CRDI.

Elles font partie des millions de femmes des pays du Sud qui rencontrent de plus grands obstacles sur le marché du travail et gagnent moins que les hommes lorsqu’elles y participent. Leur accès aux services de santé de base, à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, à une éducation de qualité et à d’autres services publics essentiels est souvent limité. La pandémie de COVID-19 a exacerbé ces défis au cours des deux dernières années.

La façon dont les gens vivent l’inégalité entre les genres au sein des ménages, des organismes et des communautés reflète la manière dont les différents systèmes et structures sociaux sont conçus, négociés et mis en œuvre. Pour influencer un changement positif, il faut s’attaquer aux normes et systèmes sous-jacents à l’origine des inégalités entre les genres. Un changement durable nécessite des transformations institutionnelles et systémiques.

L’avènement d’un monde davantage durable et inclusif requiert une attention particulière et une action importante pour adresser les obstacles à la participation économique, aux soins de santé de base, à une éducation de qualité, à la santé sexuelle et reproductive et à l’élaboration des politiques.

Les recherches financées par le CRDI visent un changement transformateur de genre — un changement social profond qui ne peut être réalisé qu’en s’attaquant aux causes profondes de l’inégalité entre les genres; un changement qui s’étend du niveau individuel au niveau sociétal. Notre travail de collaboration avec des partenaires des pays du Sud aborde l’intersectionnalité de l’inégalité entre les genres avec d’autres types d’inégalités, notamment celles liées à la classe sociale, à l’identité sexuelle et à la religion.
 
Les progrès réalisés par le Centre dans ses efforts en vue de faire progresser l’égalité des genres en 2021–2022, alors que les turbulences de la pandémie se poursuivent, témoignent de la résilience, de la réactivité et de la force de nos employés, de nos réseaux et de nos organismes partenaires. Leur travail sera soutenu par le Cadre de programmation pour l’égalité des genres et l’inclusion, récemment lancé, qui vise à faire en sorte que l’égalité des genres soit intentionnelle et systématique dans l’ensemble du CRDI.

Nos collaborations de recherche entre les pays du Nord et du Sud, dans le cadre de projets souvent dirigés par des chercheurs et des équipes des pays du Sud, continuent de produire des résultats mutuellement bénéfiques. Dans certains cas, ces travaux mettent à l’échelle des recherches antérieures appuyées par le CRDI afin d’en accroître les impacts, comme dans le cas de la deuxième phase du programme Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF – L’Afrique de l’Est). S’appuyant sur le succès de la recherche du projet CEDEF initial, cette phase vise à stimuler un changement transformateur dans le monde du travail, en mettant l’accent sur la ségrégation entre les genres, les soins non rémunérés et l’action collective des femmes.

Les initiatives du CRDI comme le projet CEDEF – L’Afrique de l’Est sont au cœur des efforts internationaux du Canada pour faire progresser l’égalité des genres. Ils reflètent également la Politique d’aide internationale féministe du Canada qui soutient les efforts mondiaux visant à éradiquer la pauvreté en s’attaquant aux inégalités.

Lorsque les femmes et les filles ont les moyens de réaliser pleinement leur potentiel, leurs réalisations et leurs contributions contribuent à la croissance économique de leurs communautés et de leurs pays. La recherche sur la transformation des genres nous aide à y parvenir. Les projets présentés dans ce rapport font une différence dans la vie des femmes et des filles d’aujourd’hui et jettent les bases d’un avenir meilleur pour toutes et pour tous.

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En vedette
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Manifestation des employés domestiques à Genève, en Suisse.
O. Abizaid/WIEGO

Renforcer l’autonomisation économique des femmes

Trop souvent, l’énorme potentiel des femmes à contribuer au développement économique n’est pas exploité. Elles consacrent plus de temps aux tâches domestiques et aux soins non rémunérés, elles sont sous-représentées dans la prise de décision économique et politique, elles n’ont pas accès à un emploi décent et elles sont confrontées à des écarts de salaire entre les genres.

Les progrès vers la réalisation de l’Objectif de développement durable 5 (ODD 5) des Nations Unies, qui vise à parvenir à l’égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles, étaient à la traîne avant même le début de la pandémie de COVID-19. La pandémie exacerbe les inégalités existantes entre les genres et a déjà renversé les progrès réalisés sur plusieurs fronts. Par exemple, elle a entraîné une perte d’emploi importante pour les femmes
et une augmentation rapide du travail de soins non rémunéré, qui s’ajoutent aux responsabilités déjà assumées principalement par les femmes et les filles. Les inégalités économiques sont particulièrement répandues pour les femmes déplacées et autres femmes marginalisées.

Examen des données probantes au sujet de la crise mondiale de la garde d’enfants et de la voie à suivre pour la reprise et la résilience après la pandémie de COVID-19

Bien qu’il soit essentiel au bien-être humain et au fonctionnement de l’économie, le travail de garde d’enfants reste méconnu, sous- évalué et principalement effectué par des femmes et des filles dans le monde entier. La pandémie a accru la demande de travail de soins, en particulier de soins aux enfants, et a exacerbé les inégalités entre les genres.

Cette étude portant sur la crise mondiale au sujet des soins de la garde d’enfants révèle que les groupes les plus touchés sont les femmes qui travaillent dans le secteur informel, sans congés payés, sans protection sociale et sans possibilité de travailler à distance; les femmes qui vivent dans les zones rurales et n’ont qu’un accès limité aux équipements permettant d’économiser du temps et de la main-d’œuvre, aux services publics et aux infrastructures; les femmes qui vivent dans la pauvreté; les mères célibataires; les travailleuses essentielles; les adolescentes; et les femmes appartenant à des groupes raciaux et ethniques minoritaires. Les partenaires du projet comprennent la Fondation Bill et Melinda Gates, l’Initiative for What Works to Advance Women and Girls in the Economy, et des experts en matière de garde d’enfants dans des organisations de la société civile, des institutions multilatérales, des universités et des instituts de recherche du monde entier.

Publié en 2021, le rapport appelle à l’action dans trois domaines :

  • le travail de soins non rémunéré doit être reconnu, réduit, et redistribué;
  • le travail de garde rémunéré doit être soutenu par un financement public et privé du secteur de la garde d’enfants, y compris un soutien aux travailleurs;
  • la représentation des travailleurs du secteur de la garde d’enfants auprès des employeurs et de l’État doit être garantie.

Les recommandations du rapport proposent un programme complet en matière de garde d’enfants et la reconnaissance d’une garde d’enfants de qualité comme une responsabilité sociétale, et non comme la seule responsabilité des femmes.

Les travailleurs informels et la COVID-19 : des réponses à la crise à la base de la pyramide économique fondées sur des données probantes

Plus de 90 % des travailleurs des pays en développement sont employés de manière informelle, les taux d’emploi informel étant plus élevés chez les femmes. Alors que les répercussions de la pandémie ont été catastrophiques pour ces travailleurs, les données nécessaires à l’élaboration d’une réponse politique, en particulier pendant la phase de reprise, font défaut. Dirigé par Femmes dans l’emploi informel : Globalisation et Organisation (WIEGO), ce projet se concentre sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 et des confinements obligatoires qui y sont associés sur les moyens de subsistance et la santé des travailleurs pauvres, en particulier des femmes, dans l’économie informelle.

À la mi-2021, WIEGO et ses partenaires avaient réinterrogé 1 391 répondants (87,5 % de l’échantillon) et de nouveaux répondants pour mesurer les répercussions à plus long terme de la pandémie sur les travailleurs domestiques, les travailleurs à domicile, les vendeurs de rue et les ramasseurs de déchets sur les cinq continents. Les résultats permettront de guider les politiques et les actions nécessaires pour faire face aux répercussions de la pandémie et de mettre en lumière la manière dont les réponses existantes ont une incidence sur les inégalités. La recherche a permis de formuler les constats suivants :

  • la plupart des personnes interrogées n’ont pas totalement récupéré leur capacité de travail;
  • les revenus sont encore bien inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie;
  • les travailleurs à domicile constituent le secteur le plus durement touché;
  • les aides de secours n’augmentent pas et pourraient même diminuer;
  • la crise a contraint les travailleurs à adopter des stratégies de survie néfastes, comme la réduction des dépenses alimentaires.

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Marina Muthoni Nanavio et son fils âgé de trois ans dans une garderie à Nairobi, au Kenya. Un projet financé par le CRDI a révélé que l’accès à des services de garde subventionnés améliore le potentiel des femmes à gagner de l’argent sur le marché du travail rémunéré.
CRDI/TOMMY TRENCHARD

Promouvoir une économie des soins transformatrice grâce à l’investissement d’impact

La crise économique générée par la COVID-19 a révélé et exacerbé la responsabilité disproportionnée du travail de soins non rémunéré que les femmes, notamment les plus pauvres et les plus marginalisées, continuent d’assumer. Pour le personnel soignant rémunéré, composé à plus de 90 % de femmes, cela a encore montré la précarité des conditions de travail.

L’ampleur de la transformation nécessaire dans l’économie des soins, y compris les soins aux enfants et aux personnes âgées, exige des investissements des secteurs public et privé. Cette initiative, annoncée comme un engagement lors du Forum Génération Égalité, produira les connaissances et les données probantes en vue de mobiliser des capitaux et des investisseurs d’impact afin de relever les défis de l’économie des soins dans les marchés émergents. Elle éclaire les stratégies afin que les entreprises de l’économie des soins puissent répondre à leurs besoins en ressources et établir des partenariats qui feront progresser l’innovation et l’investissement dans les modèles d’affaires.

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Des chercheurs examinent une carte du bidonville de Mukuru à Nairobi.
AKIBA MASHINANI TRUST

Contribuer à une gouvernance davantage inclusive

Les crises urgentes, notamment la pandémie de COVID-19 et les changements climatiques, démontrent la nécessité de placer les femmes au centre de solutions innovantes, durables et inclusives.

Le CRDI appuie des recherches qui transforment le genre et qui visent à accroître les possibilités pour les femmes d’occuper des postes de direction à tous les niveaux de la prise de décision dans la vie politique, économique et publique. La recherche transformatrice de genre favorise l’autonomisation des femmes, notamment le contrôle commun des ressources et la prise de décision commune, et analyse les inégalités sociales. Elle offre aux femmes un espace de contribution et d’apprentissage et établit un dialogue avec des personnes issues de tous les milieux socio-économiques pour changer les normes qui favorisent les inégalités.

Combler l’écart de la justice : lutter contre les abus policiers au Malawi

À l’échelle mondiale, l’écart de la justice se creuse : plus de la moitié de la population mondiale est exclue des possibilités qu’offre l’État de droit, et 1,5 milliard de personnes n’ont pas accès à un soutien pour résoudre leurs problèmes de justice. Dans le cadre de l’initiative Combler l’écart de la justice du CRDI, lancée en 2021, le Centre finance une étude, axée sur les personnes, des approches de la justice communautaire visant à renforcer la démocratie et à protéger les droits de la personne.

Parmi les projets financés en 2021–2022 figure une étude au sujet des approches d’autonomisation juridique afin de lutter contre les abus policiers au Malawi, où les arrestations arbitraires sont souvent utilisées par la police afin de cibler les personnes vulnérables, notamment les travailleurs du sexe, les vendeurs, les enfants qui vivent et travaillent dans la rue, les personnes qui mendient et les personnes en situation de handicap. Ces personnes sont souvent arrêtées et font l’objet de diverses accusations de nuisance, comme le fait de flâner, de solliciter et de troubler la paix. Ce projet étudie la question des arrestations arbitraires des personnes pauvres et marginalisées, y compris l’analyse des causes profondes et des expériences différentes entre les genres, les niveaux de revenus et les origines ethniques. Le projet examine le potentiel de l’utilisation d’approches d’autonomisation juridique pour transposer les efforts sur le terrain visant à remédier aux abus policiers au Malawi en améliorations de la loi, des politiques et des pratiques institutionnelles plus larges.

Renforcement de la gouvernance des changements climatiques par l’intégration d’une action climatique sensible au genre en Namibie

Lancé en 2019, ce projet intègre les changements climatiques dans les programmes de genre et de développement rural en Namibie. Le Climate and Development Knowledge Network (CDKN), soutenu par le CRDI, a aidé l’Université de Namibie à travailler avec le ministère du Genre et le ministère du Développement rural en vue d’améliorer l’intégration des risques climatiques dans leurs portefeuilles de projets.

En collaboration avec l’équipe du projet en Namibie, le CDKN a développé une gamme de documents et de matériel de communication dans les langues locales, dont un film documentaire, afin de sensibiliser les bureaux des conseils régionaux et les parlementaires aux répercussions des changements climatiques. Les fonctionnaires ont appris à utiliser un outil d’évaluation des risques afin de comprendre la vulnérabilité à l’échelle locale et du district et pour déterminer les projets communautaires et dirigés par des femmes à soutenir dans la région d’Oshana. Le district d’Oshana est une région semi-aride qui devrait être fortement touchée par les changements climatiques. L’outil a été élaboré dans une phase antérieure de ce projet; ce travail de CDKN vise à assurer qu’il entraîne des répercussions maximales.

Dirigé par l’Université de Namibie, ce projet s’appuie sur les travaux menés depuis 2014 par le projet Adaptation à différentes échelles dans les régions semi-arides, financé par le CRDI.

Les résultats comprennent notamment :

  • Sur la base des succès obtenus à Oshana et Omusati, le commissaire namibien à l’environnement a demandé que le processus soit étendu aux 12 autres régions du pays.
  • Une animation au sujet des répercussions relatives à une augmentation de 2 °C pour différentes régions, ainsi que les réponses d’adaptation, a été présentée au Parlement de Namibie en juin 2021.
  • Les dirigeants régionaux sont de plus en plus mobilisés à l’égard de la question du climat. Par exemple, le gouverneur du Conseil régional d’Oshana a demandé l’aide du CDKN afin de produire des annonces de sensibilisation pour des stations de radio locales.

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Initiative Gouvernement ouvert et féministe

Le Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) est une plateforme internationale qui s’engage à rendre les gouvernements plus responsables et plus réactifs envers les citoyens. En partenariat avec le CRDI, le PGO a lancé l’initiative Gouvernement ouvert et féministe en 2019 afin d’encourager les gouvernements et les partenaires à accroître les actions de genre dans leurs engagements en matière de gouvernement ouvert. Ces efforts ont suscité des recherches, des réflexions et des réformes qui transforment le rôle des femmes et des personnes LGBTQIA+ dans le mouvement du gouvernement ouvert.

En conséquence, un plus grand nombre de plans d’action lancés en 2020 et 2021 ont intégré des engagements en matière de genre et d’inclusion qui s’appuient sur les données probantes et les orientations fournies par l’initiative. Aujourd’hui, 25 pays membres du PGO mettent en œuvre 106 engagements en matière d’inclusion relatifs au genre et à l’inclusion.

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Esperance Munganyika (à droite) est une scientifique en début de carrière qui étudie les virus qui affectent les plantes produisant les fruits de la passion au Rwanda.
OWSD/ESPERANCE MUNGANYIKA

Combler l’écart entre les genres dans le domaine des sciences

Investir dans l’éducation des femmes et des filles est essentiel afin de bâtir des communautés et des pays davantage durables et inclusifs. Tandis que la proportion de femmes dans l’enseignement supérieur augmente, les femmes sont à la traîne dans les programmes de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques. Cet écart reflète les obstacles structurels découlant de normes, d’institutions et de pratiques discriminatoires, qui poussent souvent les femmes à abandonner leur carrière de scientifique. De même, le manque de femmes scientifiques occupant des postes de direction prive les pays d’un ensemble important d’idées qui, si elles étaient exploitées, pourraient contribuer à l’innovation et à une science et des politiques plus favorables à l’égalité des genres.

Appuyer le leadership des femmes dans les sciences, la technologie et l’innovation grâce à des bourses de début de carrière

Depuis 2017, ce programme de bourses de début de carrière a soutenu plus de 200 doctorantes et scientifiques dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PFR-PRI). Selon une évaluation à mi-parcours, ce programme a permis d’accroître les connaissances et la visibilité de ces femmes scientifiques en élargissant leurs possibilités de collaboration avec l’industrie et d’autres chercheurs en dehors de leurs institutions. Le projet, dirigé par l’Organisation pour les femmes en sciences pour le monde en développement (OWSD), a également renforcé l’infrastructure de recherche ainsi que l’enseignement et le mentorat disponibles pour les étudiantes au sein des établissements participants. En permettant aux femmes scientifiques prometteuses de progresser dans leur propre carrière et d’assumer des responsabilités de leadership plus importantes, les systèmes scientifiques évolueront afin de mieux soutenir la prochaine génération de femmes scientifiques. Tout aussi importante est la possibilité pour ces scientifiques d’accéder à des financements et de poursuivre des voies de recherche qui peuvent aider à résoudre de nombreux enjeux auxquels sont confrontés les pays en développement et la société mondiale en général.

Rien qu’en 2020, 23 bourses ont été attribuées afin de faire avancer des travaux importants allant de l’étude des facteurs de risque génétiques du cancer du sein chez les femmes ghanéennes au développement de variétés de riz résistantes à la sécheresse au Sri Lanka.

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Soutien aux femmes autochtones voulant faire carrière dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) au Mexique et en Amérique centrale

Ce projet soutient l’avancement des femmes autochtones dans les carrières dans les domaines des STIM au Mexique au moyen de bourses pour le développement professionnel, le mentorat et les occasions de réseautage. Cette approche vise à exposer et à répondre à la marginalisation et à l’inégalité superposées auxquelles ce groupe est traditionnellement confronté en raison de son genre et de son origine ethnique. Le projet a permis aux femmes autochtones de contribuer au développement de leurs communautés par la recherche et la formation dans les domaines des STIM et a mis en lumière les voies permettant aux femmes autochtones de poursuivre et de maintenir des carrières dans les domaines des STIM au Mexique et au Guatemala.

Financé en partenariat avec le Consejo Nacional de Ciencia y Tecnologia du Mexique, le projet a permis à 12 femmes autochtones (représentant sept groupes autochtones) de bénéficier de bourses postdoctorales prestigieuses. Cela leur a permis de poursuivre des travaux de pointe dans six disciplines des domaines des STIM. Nombre de ces femmes sont aujourd’hui membres du système national des chercheurs du Mexique, en grande partie grâce à leurs bourses. L’adhésion fournit une reconnaissance ou une certification aux chercheurs à l’échelle nationale au moyen d’une évaluation par les pairs, validant ainsi la qualité de leur contribution scientifique. Les bourses ont également permis d’améliorer les compétences et d’entreprendre des recherches à l’étranger.

Surmonter les obstacles : comprendre les obstacles auxquels font face les femmes dans les STIM dans les pays du Sud

Selon l’UNESCO, moins de 30 % des chercheurs du monde sont des femmes. La recherche a déjà produit des données probantes au sujet de l’existence d’obstacles systémiques qui empêchent les femmes scientifiques d’avancer dans leur carrière, mais les données et les études de cas proviennent principalement de pays à revenu élevé. En 2020, le CRDI a annoncé le financement de 10 équipes de recherche afin de mieux comprendre les obstacles uniques auxquels se heurtent les femmes et d’autres groupes vulnérables dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PFR-PRI). Ces études fournissent des données probantes sur la manière d’améliorer l’égalité des genres et la diversité dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques.

Cinq équipes d’Amérique latine mesureront les écarts entre les genres dans le milieu universitaire, dans le domaine de l’énergie verte et dans d’autres secteurs technologiques. En Afrique subsaharienne, cinq équipes de recherche mèneront divers projets, dont un au sujet des facteurs qui déterminent le recrutement et la promotion des femmes scientifiques dans les secteurs privé et public.

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Le Dr Oluwafemi Ogunrayi effectue un examen pendant une visite prénatale au centre de santé primaire communautaire Okpekpe dans l’État d’Edo, au Nigéria.
CRDI/ANDREW ESIEBO

Combattre l’inégalité entre les genres par les soins de santé

L’amélioration des soins de santé pour les femmes et les filles est un élément essentiel de la promotion de l’égalité des genres. Le potentiel des femmes à contribuer à la société est fortement limité par des soins de santé inadéquats. Or, les femmes et les filles n’ont souvent pas accès aux services de santé de base, à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, ainsi qu’à d’autres services publics essentiels. Les progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre les obstacles à des soins de santé adéquats, en particulier pour les personnes appartenant à des groupes marginalisés, sont menacés par les difficultés supplémentaires causées par la pandémie de COVID-19.

Les approches multisectorielles afin de prévenir les grossesses précoces dans les collèges au Togo

La prévention des grossesses chez les adolescentes dans les écoles est une préoccupation majeure en Afrique de l’Ouest. Au Togo, 17 % des filles âgées de 15 à 19 ans ont déjà accouché, et ces grossesses précoces ont de nombreux effets nocifs sur les adolescentes, leurs familles et leurs communautés.
 
Ce projet a permis de renforcer les compétences des membres de la communauté et des acteurs des systèmes éducatif, sanitaire et juridique afin de contribuer à la mise en œuvre de stratégies efficaces dans la lutte multisectorielle contre les grossesses précoces au Togo. Entre 2018 et 2021, le projet a ciblé huit écoles secondaires qui ont enregistré une baisse de 80 % des grossesses chez les adolescentes. L’initiative est maintenant mise à l’échelle
avec un nouveau projet qui cible 250 écoles dans 50 communes du Togo, dans le but de réduire la prévalence des grossesses chez les adolescentes d’au moins 50 %.

Changer les normes sexospécifiques pour améliorer la santé des mères et des enfants

Le taux de mortalité des mères en Afrique subsaharienne a chuté de près de 40 % depuis 2000, mais la région compte toujours le plus grand nombre de décès des mères, soit 533 décès par 100 000 naissances vivantes. La pauvreté, le faible niveau d’éducation, la violence contre les femmes et les mariages et les grossesses précoces chez les adolescentes demeurent le lot de nombreuses femmes et adolescentes en plus de contribuer à leur mauvaise santé et à leur forte mortalité.

Conscientes de ce défi, les équipes de recherche chargées de l’initiative Innovation pour la santé des mères et des enfants d’Afrique (ISMEA) et leurs partenaires communautaires et gouvernementaux ont trouvé des moyens pratiques et évolutifs de soutenir davantage la santé des femmes. Par exemple, à Mara, en Tanzanie, une équipe de recherche s’est d’abord tournée vers la communauté pour comprendre pourquoi les femmes n’utilisent pas les services prénataux et postnataux offerts et pour déterminer ce qui pourrait être fait pour changer ce fait.

Grâce à des discussions de groupe avec des femmes et des hommes, les chercheurs ont pu déterminer que la combinaison du manque de connaissances sur les services et leur importance, et des rôles traditionnels des hommes et des femmes constituait des obstacles importants. Menée par le Shirati District Hospital en Tanzanie, en collaboration avec l’Institut de recherche Bruyère de l’Université d’Ottawa, la recherche révèle que la communauté elle-même peut jouer un rôle dans l’élimination de ces obstacles. Des membres de la communauté ont participé à l’élaboration de stratégies afin de surmonter les obstacles, notamment en sensibilisant la communauté à l’importance d’obtenir des soins médicaux professionnels avant, pendant et après la grossesse et en encourageant les hommes à se mobiliser à l’égard de la santé des femmes et des enfants.

L’équipe de recherche a formé 89 agents de santé communautaires (46 femmes et 43 hommes) à la diffusion de messages de prévention au moyen de méthodes populaires locales telles que des chansons, des poèmes et des pièces de théâtre. L’utilisation de ces moyens de communication afin de changer les comportements a été bien accueillie dans la plupart des villages.

Le projet a amélioré l’accessibilité aux choix de planification familiale, passant de 40 % sur les sites d’intervention en 2017 à 45 % dans l’ensemble du district en 2018, puis à 52 % en 2021.

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Les projets de CultiAF apportent des solutions pratiques à l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne.
PIUS SAWA

Renforcer le leadership des femmes en matière de sécurité alimentaire

Les inégalités entre les genres sapent souvent la capacité des femmes à contribuer à la sécurité alimentaire et au bien-être nutritionnel de leurs familles et de leurs communautés. Cela comprend un accès et un contrôle inégaux à l’égard de la terre, des technologies agricoles, des marchés, des possibilités d’emploi et de l’information sur le climat. La recherche transformatrice de genre vise à bâtir des attitudes sociales, des comportements et des structures qui soutiennent l’égalité de genre pour les personnes et les communautés, augmentant ainsi la sécurité alimentaire.

Cultiver l’avenir de l’Afrique

Les projets du fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF) contribuent à accroître les revenus et à améliorer la nutrition en Afrique subsaharienne, où la productivité agricole est la plus faible au monde. Cette recherche vise à trouver des solutions pratiques aux problèmes persistants en matière d’insécurité alimentaire au moyen de la recherche sur le développement.

Le partenariat de dix ans de 35 millions de dollars entre le CRDI et le Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR) aide les femmes et les jeunes à développer leur résilience dans les chaînes de valeur agricoles en adoptant des technologies agricoles et des innovations numériques améliorées, en accédant à des financements et en développant l’esprit d’entreprise et les compétences commerciales.

Le partenariat optimise les forces et les ressources de chaque organisme afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la résilience et l’égalité des genres en Afrique orientale et australe. Le fonds CultivAF a permis de développer et de mettre à l’échelle des innovations durables, résilientes au climat et sensibles au genre pour les petits exploitants agricoles.

Des équipes de recherche de l’Éthiopie, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe dirigent des projets financés par CultivAF et axés sur quatre grands thèmes de recherche :

  • Accroissement de la productivité et réduction des pertes après récolte;
  • Lier l’agriculture, la nutrition et la santé humaine;
  • Égalité des genres;
  • Changements climatiques et gestion des eaux agricoles

Coopération mondiale pour l’action en faveur du climat : l’engagement du Sud dans les négociations et les engagements sur le climat pour 2020-2023

De nombreux pays du Sud peinent à respecter les engagements pris afin de limiter le réchauffement de la planète, notamment en raison de la pandémie de COVID-19 en cours et des problèmes de développement persistants. Ce projet, aussi appelé Impulsouth, vise à accroître les connaissances et les capacités de six pays en développement (quatre en Afrique et deux en Amérique latine et dans les Caraïbes) afin de renforcer l’action en faveur du climat d’une manière qui sera prise en compte lors du bilan mondial de 2023, conformément à l’Accord de Paris de 2015. Il soutient des synthèses de recherche participative adaptées au contexte et portant sur les connaissances et les capacités de chacun des six pays; il formera 84 jeunes dirigeants de ces pays à la mise en œuvre et à la communication des progrès de l’action nationale en faveur du climat, et il consolidera les capacités de 24 jeunes dirigeants spécialisés, dont au moins 60 % sont des femmes, à diriger, conseiller et communiquer dans le cadre de la transition vers une économie à faible émission de carbone. Il garantira également la participation et la mobilisation des chercheurs et des praticiens des pays du Sud, en particulier des dirigeantes, dans les forums internationaux sur le climat, y compris les Conférences des Parties 26 à 28 de la CCNUCC.

En 2021, le projet a pris des mesures audacieuses en vue de créer un réseau de partenaires et définir un programme d’action collectif. Les six pays ont dû relever le défi d’évaluer les répercussions, les vulnérabilités et les risques des changements climatiques. En réponse, Impulsouth a lancé un processus de recherche unique et multipays qui caractérisera davantage les besoins et les lacunes en matière de capacités et de connaissances dans ce domaine et fournira des conseils pour une recherche affirmée et un renforcement des capacités.

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Une femme vivant dans un village respectueux du climat dans la province de Quezon dans les Philippines
EVELYN UNTALAN

Des villages adaptés aux changements climatiques comme plateforme de résilience, d’autonomisation des femmes, d’équité et de systèmes alimentaires durables

Les changements climatiques menacent la sécurité alimentaire dans le monde entier et il est urgent de rendre les systèmes alimentaires plus résistants aux fluctuations climatiques. À l’échelle mondiale, des millions de petites exploitations agricoles en Asie, déjà accablées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, subissent les effets de la variabilité climatique accrue et de la plus grande imprévisibilité du climat, notamment la fréquence et la gravité accrues des phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations, les tempêtes et la grêle. Ces phénomènes météorologiques sont par ailleurs exacerbés par une forte incidence de parasites et de maladies, tous associés aux changements climatiques. Afin de relever ces défis, il faut une transformation qui englobe le développement de systèmes alimentaires plus inclusifs, plus résistants et plus durables, en accordant une attention particulière aux petits agriculteurs et aux agriculteurs marginalisés, tout en contribuant à réduire les inégalités entre les genres.

Les villages adaptés aux changements climatiques, qui encouragent une agriculture adaptée aux changements climatiques grâce à des plateformes d’adaptation locales, sont largement reconnus pour renforcer la résilience à ces changements. Toutefois, la durabilité reste un défi, bien que ces plateformes soient opérationnelles dans plus de 1 000 sites en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Désormais, avec l’intérêt croissant pour l’intensification de l’agriculture adaptée aux changements climatiques, il y a un besoin urgent d’améliorer la base de données probantes.

Ce projet a utilisé des méthodes de recherche multidisciplinaires et des études comparatives au Cambodge, au Myanmar et aux Philippines pour produire des données probantes et de nouvelles connaissances sur le rôle des plateformes pertinentes sur le plan local, comme les villages adaptés aux changements climatiques, dans le soutien à l’adaptation aux changements climatiques tenant compte des sexospécificités dans l’agriculture et dans
la transformation des systèmes alimentaires locaux. Le projet a également établi les coûts et les bénéfices de la mise en place de villages adaptés aux changements climatiques afin de présenter des arguments convaincants en faveur d’investissements durables de la part des gouvernements et des bailleurs de fonds.

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Le CRDI investit dans la recherche sur le développement à l'épreuve du climat

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Guidé par la Stratégie 2030 et par une expérience significative, le CRDI investit dans la recherche sur le développement à l'épreuve du climat.

Lisez le Rapport annuel complet de 2021–2022

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Lisez les Rapports annuels des années précédents

 

Gouvernance organisationnelle

Gouvernance organisationnelle

Le Conseil des gouverneurs est responsable de la gérance du Centre : il en détermine l’orientation stratégique et supervise ses activités. Le Conseil agit conformément à la Loi sur le CRDI, au Règlement général du CRDI et aux pratiques exemplaires en matière de gouvernance.

Gouvernance

Transparence

Le CRDI doit rendre compte au Parlement et à tous les Canadiens de son utilisation des ressources publiques. Voici quelques-unes des mesures qui nous aident à respecter, voire à surpasser les normes établies par le gouvernement du Canada en matière de reddition de comptes et de transparence.

Transparence

Analyse de la direction

Analyse de la direction

L’analyse de la direction est un compte rendu des résultats financiers et des changements opérationnels au cours de l’exercice qui a pris fin le 31 mars 2022. Elle devrait être lue en parallèle avec les états financiers, qui ont été préparés conformément aux Normes internationales d’information financière.

Analyse de la direction et États financiers 2021-2022 (PDF, 1,8 Mo)