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Des solutions pratiques pour l’agriculture africaine

 

Le Fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAf) gère huit projets visant à soutenir l’élaboration et la mise à l’essai de 24 innovations. Il s’agit notamment de technologies, de modèles et de pratiques de gestion, notamment :

  • des séchoirs solaires, des méthodes de salaison, des fours améliorés et une chaîne de froid pour réduire les pertes de poisson;
  • des variétés de haricots pouvant être précuits et les modèles de production et d’approvisionnement s’y rapportant;
  • des insectes susceptibles de remplacer la farine de soja et de poisson dans la nourriture de la volaille et des poissons, leurs techniques d’élevage et leurs substrats;
  • des technologies hermétiques (silos métalliques et supersacs) pour réduire les pertes de grain après la récolte.

Ces innovations sont utilisées par plus de 25 000 petits agriculteurs, éleveurs de bétail et pêcheurs, dont 52 % sont des femmes.

Voici, ci-dessous, quelques résultats très intéressants issus de nos huit projets :

Réduction des pertes après la récolte

Au Malawi et en Zambie, quatre poissons sur dix sont gaspillés après avoir été pêchés en raison des pertes après la capture. Les pertes physiques les plus importantes sont subies pendant la transformation (21,1 %) et les plus faibles pendant la pêche (4,1 %). Les transformateurs démontrent qu’il est possible de réduire les pertes physiques jusqu’à 20 fois, de même que la contamination microbienne des poissons, lorsqu’on a recours à des séchoirs-tentes solaires à la place des techniques de séchage au soleil plus courantes. La technologie de séchage solaire ouvre de nouveaux marchés à l’industrie transformatrice.

Au Zimbabwe, environ 1,3 million de tonnes de maïs, un aliment de base, sont consommées chaque année. Des essais portant sur le maïs récolté ont révélé des niveaux élevés de contamination par les aflatoxines. Les technologies hermétiques (silos hermétiques en métal et supersacs) réduisent la contamination, la perte de grain et l’exposition des humains aux aflatoxines. Après sept mois d’entreposage, les échantillons provenant de méthodes traditionnelles contenant des aflatoxines étaient plus nombreux que ceux provenant des technologies hermétiques. Parmi les échantillons contaminés provenant des installations d’entreposage classiques, 36 % accusaient des niveaux d’aflatoxines cinq fois plus élevés que la limite maximale acceptable. Les artisans locaux fabriquent les silos métalliques dans le but d’accroître leur utilisation dans le pays.

Amélioration de la nutrition

Au Kenya et en Ouganda, les haricots constituent une source importante de protéines, notamment pour les ménages à revenu faible ou moyen. Les études montrent toutefois que les deux facteurs les plus limitants de la consommation de haricots sont les temps de cuisson prolongés et les coûts d’énergie élevés qu’elle entraîne.

Les chercheurs ont choisi 12 variétés de haricots et ont développé des produits précuits qui cuisent en 10 à 15 minutes (comparé à trois heures pour les haricots non précuits). Ils ont également mis au point une collation à base de haricots prête à consommer. Des études menées sur les consommateurs laissent présumer que les ménages à faible revenu augmenteront leur consommation de haricots à trois repas par semaine une fois que les produits seront disponibles sur le marché.

Augmentation de la productivité et de la rentabilité

Au Kenya et en Ouganda, des milliers de cultivateurs font pousser des variétés de haricots sélectionnées pour leur aptitude à être précuites et permettant un meilleur rendement que les variétés locales :

  • 13 650 agriculteurs (6 442 hommes et 7 208 femmes) produisent des nouvelles variétés de semences.
  • 10 275 agriculteurs (5 055 hommes et 5 220 femmes) produisent du grain aux fins d’approvisionnement.
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Séchoir à poisson sous tente solaire
CRDI

Une nouvelle usine permet de traiter neuf tonnes de haricots précuits par jour.

Dans l’industrie avicole et piscicole, les protéines représentent 60 à 70 % du coût de la nourriture destinée aux animaux. Au Kenya et en Ouganda, les chercheurs testent s’il est scientifiquement et économiquement viable de remplacer par des insectes la farine de soja et de poisson qu’on trouve souvent dans la nourriture destinée à la volaille et aux poissons. Les chercheurs ont testé 26 espèces d’insectes pour déterminer leur teneur en protéines brutes et en ont sélectionné 16 pour l’élevage. Toutes les espèces sélectionnées ont une teneur supérieure en protéines brutes sous forme sèche, si on les compare à la farine de poisson.

Une analyse de la demande au sein du marché a révélé la possibilité d’inclure des insectes dans la nourriture destinée à la volaille et aux poissons. Il resterait ainsi davantage de poisson et de soja pour la consommation humaine.

Actions en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes font partie intégrante du programme CultiAf, à la fois comme questions transversales et comme domaines clés de la recherche. Dans le cadre du projet, 102 membres de l’équipe ont reçu une formation sur les sexospécificités. En outre, le programme a obtenu de bons résultats en matière d’inclusion des femmes; en effet, la proportion d’étudiantes et de femmes exploitant de petits élevages ou travaillant dans l’industrie de la transformation, et s’investissant dans la mise à l’essai d’innovations, était élevée.

En Zambie et au Malawi, des études montrent que les femmes subissent plus de pertes matérielles de poisson et gagnent moins d’argent par l’entremise des activités de transformation du poisson en raison du temps consacré aux soins non rémunérés qu’elles prodiguent aux enfants. Les chercheurs utilisent des outils de communication axés sur le changement de comportement en vue de modifier les normes sexospécifiques tout en améliorant l’accès des femmes aux technologies de transformation améliorées.

Au Kenya et en Ouganda, l’autonomie des femmes dans le secteur de la production de haricots augmente. Les données sur la propriété des terres accueillant des cultures de haricots révèlent que 41,5 % des terres appartiennent exclusivement à des femmes, 29 % sont détenues conjointement par des hommes et des femmes et 26,1 % appartiennent à des hommes.

Mobilisation des jeunes

Au Kenya, 40 jeunes entrepreneurs (23 hommes et 17 femmes) ont été formés à l’élaboration de plans d’affaires et à l’entrepreneuriat. Ils ont bénéficié d’un mentorat et d’un soutien technique pour faire croître leurs entreprises. Le projet montre que lorsque les jeunes sont formés, ils sont plus susceptibles d’avoir recours à des fonds externes pour développer leurs activités. Grâce à cela, davantage de jeunes du groupe ayant suivi la formation ont obtenu des fonds externes comparativement à ceux qui n’ont pas été retenus pour participer au projet.

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Les mouche séchées pour augmenter la productivité et la rentabilité
CRDI

Au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, les jeunes acquièrent des compétences en affaires et profitent d’occasions dans le secteur de la pêche et dans celui de la gestion après récolte du maïs. Rien qu’au Malawi, 40 plans d’activités ont été élaborés et mis en oeuvre.

Renforcement des capacités et changements de politiques

Au sein du programme, 44 étudiants (23 femmes et 21 hommes) participent à des projets dans le cadre de leurs études de maîtrise. Les étudiants mènent des recherches dans des domaines clés de la nutrition, de la gestion après récolte, des sexospécificités, des sciences sociales, de l’économie et des études de consommation.

Plus de 7 000 petits exploitants et transformateurs de poisson (dont 52 % de femmes) ont reçu une formation sur l’utilisation des innovations et sur des sujets tels que les sexospécificités et le marketing.

Les décideurs et les dirigeants locaux sont de plus en plus sensibilisés et mettent à profit les résultats de la recherche. Au Zimbabwe, le suivi du niveau d’aflatoxines fait désormais partie des évaluations bisannuelles nationales en matière de vulnérabilité. Au Kenya et en Ouganda, les bureaux des normes sont en train d’élaborer de nouvelles normes à appliquer aux haricots précuits et aux aliments à base d’insectes, inspirées des résultats issus du programme CultiAF.

Pour en savoir davantage, visitez la page Cultiver l'avenir de l'Afrique

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