Aller au contenu principal

La recherche axée sur la demande renforce l’égalité des genres dans l’éducation

 

L’éducation est un droit de la personne fondamental, mais pour réaliser tout son potentiel en tant que facteur de changement social, elle doit être accessible à toutes et à tous.L’égalité d’accès à une éducation de qualité contribue à jeter les bases d’une société davantage égalitaire entre les genres, ce qui permet de réduire les mariages d’enfants ainsi que la mortalité infantile, de stimuler la prospérité économique et l’égalité des salaires, voire d’améliorer la résistance aux catastrophes climatiques.

La prise de décision fondée sur des données probantes est un élément essentiel de l’approche du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), qui consiste à intégrer l’égalité des genres dans sa stratégie afin de transformer l’éducation. C’est pourquoi le Programme Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE recueille et mobilise des données probantes pour aider les pays partenaires du GPE à comprendre et à répondre aux obstacles à l’égalité des genres dans des contextes particuliers. Le KIX donne également l’occasion à plus de 70 pays partenaires du GPE d’apprendre les uns des autres sur la façon de mettre à l’échelle les approches qui fonctionnent le mieux.

L’égalité des genres occupe une place de choix dans le portefeuille du KIX. Tous les projets de recherche appliquée du KIX font la promotion de l’égalité des genres dans leur conception et leur mise en œuvre et près d’un quart d’entre eux portent particulièrement sur des thèmes associés à l’égalité des genres, y compris les pédagogies transformatrices de genre et les écoles sensibles au genre. De nombreuses activités d’apprentissage par les pairs menées par les pôles régionaux du KIX traitent aussi directement de l’égalité des genres. Les premiers résultats de ces deux projets contribuent déjà à informer les politiques visant à renforcer l’égalité des genres.

Comment la recherche du KIX soutient-elle déjà l’égalité des genres dans l’éducation?

Un projet soutenu par le KIX est en train d’accumuler des données probantes afin d’aider à mettre à l’échelle les programmes d’éducation accélérée et les modèles d’éducation axés sur les filles dans les politiques nationales au Ghana, au Nigeria et en Sierra Leone. Les premières conclusions du projet révèlent que ces programmes ne représentent qu’un tiers du coût d’une année d’enseignement primaire (ou un dixième du coût si l’on estime les années d’enseignement que les filles peuvent sauter après avoir suivi un programme d’enseignement accéléré).

Lors du symposium annuel du KIX de 2022, nous avons appris que le Nigeria mettait déjà ce projet à profit, malgré le fait que la violence ait entraîné la fermeture de quelque 11 000 écoles au cours des deux dernières années. Le ministère de l’Éducation du Nigeria s’appuie sur ces recherches pour répondre aux besoins des millions d’enfants non scolarisés que compte le pays, notamment au moyen d’une certification normalisée pour les programmes d’éducation accélérée.

La recherche s’avère également utile dans d’autres contextes. Yatta Kanu, représentante du ministère de l’Éducation de base et de l’Enseignement supérieur de la Sierra Leone, a indiqué : « Nous avons pu obtenir de nombreuses données sur l’identité des élèves, les raisons de leur abandon scolaire et la manière dont nous pouvons les ramener à l’école ».

Faits saillants

  • Tous les projets de recherche appliquée du KIX font la promotion de l’égalité des genres dans leur conception et leur mise en œuvre, et près d’un quart se concentre particulièrement sur des thèmes associés à l’égalité des genres, y compris les pédagogies transformatrices de genre et les écoles sensibles au genre.
  • Le ministère de l’Éducation du Nigeria utilise les résultats d’un projet soutenu par KIX afin de répondre aux besoins d’un nombre croissant d’enfants non scolarisés dans le pays, en majorité des filles.
  • Le Pôle Europe, Asie et Pacifique du KIX a organisé un cours sur l’accès équitable à l’éducation pour les personnes représentantes du gouvernement, de la société civile et du monde universitaire afin qu’elles apprennent les unes des autres et élaborent des études nationales, dont une du Cambodge qui analyse la parité des genres dans l’enseignement secondaire inférieur.

Les leçons du projet de l’Observatoire du KIX

L’Observatoire du KIX nous a beaucoup appris sur la façon dont une crise comme une pandémie peut exacerber les inégalités de genre dans l’éducation. Les chercheures et chercheurs ont rassemblé et analysé les données probantes des réponses éducatives à la pandémie de COVID-19 dans 40 pays partenaires du GPE en Afrique. Leurs conclusions indiquent que les pays ont pu atténuer les répercussions de la pandémie sur les inégalités entre les genres en matière d’éducation par les moyens suivants :

  • cibler les financements afin de soutenir les populations vulnérables, notamment les filles;
  • soutenir la formation du personnel enseignant au sujet de la violence fondée sur le genre (VFG) et le soutien psychosocial;
  • concevoir des campagnes de réouverture des écoles afin de promouvoir le retour à l’école des filles;
  • collaborer avec des partenaires locaux, régionaux et internationaux en vue d’aborder de manière holistique le bien-être des enfants.

Pour un aperçu rapide de la façon dont une crise comme une pandémie peut aggraver les inégalités entre les sexes dans l'éducation, nous vous invitons à explorer cette brochure virtuelle de KIX.

Même défi, contextes différents : un projet portant sur des données permet de découvrir des nuances essentielles 

Afin de promouvoir l’égalité des genres dans l’éducation, il faut également comprendre comment les expériences éducatives des filles et des garçons diffèrent selon les contextes, comme le souligne un récent rapport d’un projet soutenu par le KIX et portant sur l’utilisation des données afin d’améliorer l’équité et l’inclusion dans l’éducation. Ces données probantes démontrent les différences régionales et les tendances mondiales. Par exemple, à l’échelle mondiale, les garçons ont un avantage à l’entrée à l’école primaire. Dans l’enseignement secondaire supérieur, la balance penche en faveur des filles, sauf en Afrique occidentale et centrale, où les garçons conservent leur avantage.

Ces résultats montrent que les approches en matière d’égalité des genres dans l’éducation doivent être adaptées aux réalités de chaque pays. Les projets de recherche du KIX permettent d’accumuler et de mobiliser des données probantes qui aident exactement à accomplir cela.

Renforcer l’égalité des genres par l’échange d’apprentissage entre pairs

En offrant aux pays la possibilité d’apprendre les uns des autres et des spécialistes, les pôles régionaux du KIX contribuent à positionner les données probantes sur l’égalité des genres en vue de leur utilisation et à renforcer la capacité des décisionnaires politiques des pays partenaires du GPE à intégrer les données probantes dans les politiques et les pratiques.

Par exemple, le Pôle Europe, Asie et Pacifique a accueilli un cours de perfectionnement professionnel approfondi sur l’utilisation des données géospatiales afin d’améliorer l’accès équitable à l’éducation. Des personnes représentantes du gouvernement, de la société civile et du monde universitaire se sont réunies pour apprendre les unes des autres et élaborer des études nationales, comme celle du Cambodge qui analyse la parité entre les genres dans l’enseignement secondaire inférieur. Les responsables de la planification de l’éducation au Cambodge ont utilisé leur formation afin de cerner les districts présentant de faibles rendements et en vue de concevoir des interventions telles que l’enseignement et l’apprentissage tenant compte de la dimension de genre afin d’améliorer les résultats de l’éducation.

Dans l’un des nombreux webinaires et tables rondes organisés par les pôles du KIX, le Pôle Afrique 19 a rassemblé des personnes représentantes des ministères de l’éducation pour qu’ils échangent la manière dont ils abordent la violence fondée sur le genre présente à l’école. Les pays ont comparé leurs législations et cadres politiques pertinents et ont discuté de leurs expériences. Les personnes représentantes ont déterminé des recommandations telles que l’investissement dans les données probantes et les éléments de preuve afin d’informer leurs approches et le renforcement des liens entre les politiques d’éducation et de protection de l’enfance.

Le Pôle Amérique latine et Caraïbes a récemment organisé un webinaire sur les perspectives de l’égalité des genres dans l’enseignement public. Pour aller encore plus loin, le Pôle dirige une communauté de pratique sur l’égalité des genres dans l’enseignement public à travers la région. Des personnes représentantes de neuf pays échangent au sujet de leurs efforts afin de promouvoir l’égalité des genres dans l’éducation et élaborent conjointement des outils afin de soutenir leurs travaux respectifs.

Le KIX est unique dans son approche de la recherche en éducation : il répond directement aux besoins et aux priorités des pays partenaires du GPE à toutes les étapes du processus, de la conception de la recherche à l’apprentissage par les pairs et à la mise en œuvre des politiques. Ces pays savent que l’égalité des genres joue un rôle essentiel dans le renforcement des systèmes d’éducation et que des systèmes d’éducation équitables contribuent à des sociétés davantage égalitaires et prospères. Le KIX est en train de constituer un corpus de connaissances de plus en plus important au sujet des obstacles à l’égalité des genres en éducation et sur la mise à l’échelle des façons d’y faire face dans différents contextes.

Collaborateurs : Naser Faruqui, directeur d’Éducation et sciences, CRDI, et Erin Gilchrist, administratrice du programme d’application des connaissances du KIX

Media
Deux fillettes sont en classe à l’école maternelle Ruben Dario à Matagalpa, au Nicaragua.
GPE/Carolina Valenzuela