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Multiplier les occasions d’affaires pour les jeunes Africains dans les chaînes de valeur agricoles

 
18 mars 2019

On constate un regain d’intérêt en Afrique envers la promotion des entreprises agroalimentaires pour accroître la sécurité alimentaire, diversifier les exportations, créer des emplois et réduire la pauvreté. Toutefois, au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, où la pauvreté et le chômage demeurent élevés, surtout chez les jeunes et dans les populations rurales, il n’existe que très peu de programmes qui encouragent les jeunes, en particulier les femmes, à saisir des occasions dans le secteur agroalimentaire. On prévoit que l’augmentation rapide des populations dans ces pays accroîtra la pression relative à la sécurité alimentaire et à l’emploi. Le défi pressant consiste à trouver une façon d’exploiter une main-d’oeuvre instruite et dotée d’un esprit d’entreprise en vue de stimuler la croissance des entreprises agroalimentaires et de créer des emplois décents, surtout dans les régions rurales.

Mise au point de modèles d’affaires audacieux

Ce projet visait à créer et à tester des modèles d’affaires audacieux, novateurs et créatifs afin d’accroître la participation des jeunes à l’industrie de la pêche au Malawi et en Zambie et au secteur agroalimentaire de la post-récolte du maïs au Zimbabwe.

Pour y parvenir, les chercheurs ont adopté une approche multipartite qui comporte de la formation, du financement et du mentorat. La première étape a consisté à produire un outil de cartographie pour évaluer l’environnement des entreprises agroalimentaires et cerner les possibilités et les défis pour les jeunes entrepreneurs. À la lumière des résultats, les chercheurs ont élaboré un cadre de formation pour renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs. Le volet de la formation du projet, auquel ont participé plus de 70 jeunes, se composait de cours en gestion d’entreprise, en entreprenariat, en commercialisation et en tenue de dossiers, dans le but ultime d’aider les jeunes à créer et à mettre en oeuvre des plans et des modèles d’affaires efficaces.

De plus, une compétition de plan d’affaires a été lancée dans chacun des trois pays afin de repérer des jeunes manifestant un intérêt et des aspirations à saisir des possibilités d’affaires. Des jurys dans chaque pays ont évalué les plans d’affaires proposés et effectué une présélection en fonction de l’idée du produit, des stratégies pour conquérir le marché, de la vision d’entreprise, des compétences et de l’expérience pertinentes et de la composition de l’équipe de gestion (âge et sexe). Au total, 22 équipes ont reçu du financement pour des entreprises allant de la production de serres de séchage au soleil à des services de transport. Toutes les équipes récompensées ont bénéficié d’un soutien supplémentaire en matière technique et de gestion, y compris des liens commerciaux et un suivi pour évaluer le rendement.

L’inclusion des femmes était une priorité, mais s’est révélée un défi. Le nombre de candidates a été plus faible que ce qui était souhaité, mais l’équipe de recherche a déployé des efforts pour s’assurer que la proportion de femmes recevant de la formation ou du financement était plus élevée que la proportion à l’étape des demandes.

Résultats

La principale retombée du projet est d’avoir encouragé des jeunes à reconnaître et à saisir des occasions d’entreprenariat dans la chaîne de valeur du secteur des pêches et dans le stockage du maïs ou des céréales. Les données issues des sondages de rétroaction et des entrevues indiquent que près de 30 % des participants soutenus par le projet (au moyen de financement, de mentorat et de formation) ont déclaré avoir demandé du financement auprès d’autres sources (par exemple des institutions de microfinancement et des banques commerciales), que 65 % ont augmenté leur bassin de clients et que 76 % ont lancé un nouveau produit ou saisi une nouvelle possibilité d’affaires. Parmi les équipes ayant reçu un investissement de démarrage, 60 % ont utilisé les fonds pour acquérir des technologies simples, mais nouvelles et essentielles pour leur entreprise (par exemple des balances numériques et des congélateurs) ou pour construire ou louer de nouvelles installations.

Au Malawi, ce soutien a eu des répercussions importantes. L’un des gagnants de la compétition a été le Nsumbi Youth Club de Mangochi, qui s’est servi des fonds pour établir un marché de poisson frais et séché en ville. Ce marché a fourni aux femmes dirigeant le club une autre source de revenus et leur a permis de contribuer à répondre aux besoins de leur famille. Le modèle auquel a eu recours l’équipe de ce projet est également utilisé dans l’élaboration de nouvelles idées pour de nombreuses entreprises potentielles dans le secteur de l’agriculture.

Les trois pays se servent des méthodes et des outils du projet, y compris un système combinant quatre éléments de soutien aux entreprises (formation, financement, mentorat et apprentissage entre pairs), pour sélectionner et évaluer les idées d’entreprise.

Prochaines étapes

Le rendement et l’efficacité des mesures de soutien offertes sont évalués à l’heure actuelle. De plus, les leçons d’ordre général tirées de ce projet quant à la conception des méthodologies, des cadres et des outils de développement et de soutien des entreprises seront documentées. Notons que lorsque des projets d’entreprenariat comme ceux-ci sont réalisés, les candidats sont plus intéressés par le financement et la formation que par le mentorat.

Cependant, le mentorat a joué un rôle très important dans le succès de la plupart des groupes analphabètes.

Cultiver l’avenir de l’Afrique est financé conjointement par le Centre de recherches pour le développement international, l’Australian Centre for International Agricultural Research, et l’Australian International Food Security Research Centre.

Apprenez-en davantage sur ce projet et ses résultats.