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Un coup de pouce nutritionnel pendant la COVID-19

 
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Le fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAF) est un partenariat de 35 millions de dollars canadiens (37 millions de dollars australiens) sur dix ans entre le CRDI et le Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR). CultivAF finance la recherche appliquée visant à améliorer la sécurité alimentaire, la résilience et l’égalité des sexes en l'Afrique de l'Est et du Sud. 

Comme les restrictions imposées pendant le confinement limitent la circulation des personnes en Ouganda, les femmes et les enfants qui sont déjà exposés à la malnutrition ont maintenant encore plus de difficultés à avoir accès à des aliments nutritifs. Le projet NutriFish du fonds Cultiver l’avenir de l’Afrique (CultivAf) relève ce défi en articulant ses activités de recherche autour de l’amélioration des technologies après récolte et de transformation du poisson afin d’accélérer l’élaboration d’un produit à base de farine de maïs enrichie de lépisme.

« À l’heure actuelle, une femme ougandaise a un enfant malade qui souffre d’une carence en micronutriments. Elle n’a pas pu se rendre au centre de santé depuis cinq semaines en raison du confinement imposé par la COVID-19. Heureusement, NutriFish s’efforce de remédier à cette situation », explique Dorothy Nakimbugwe, l’une des chercheuses principales du projet NutriFish, qui vise à réduire les carences en micronutriments en offrant un meilleur accès aux protéines animales. Une portion (200 g) de farine de maïs enrichie en poisson fournit 30 à 50 % des besoins quotidiens en énergie, en fer, en protéines, en vitamine A et en zinc.

Jusqu’à présent, dans le cadre du projet, 2,5 tonnes de farine de maïs enrichie ont été données à l’unité de réhabilitation nutritionnelle de Mwanamugimu de l’hôpital de Mulago, situé à Kampala. Alors que cette initiative vise à atteindre 100 mères allaitantes sur une période de trois mois afin d’améliorer leur capacité à produire du lait maternel adéquat pour nourrir leurs bébés, on estime que 560 000 consommateurs devraient avoir accès à ces produits à base de poisson abordables et nutritifs d’ici la fin du projet.

NutriFish a également répondu aux appels à propositions sur la COVID-19 de l’université de Makerere, financés par le gouvernement. Le projet a réussi à obtenir du financement pour étendre l’initiative de distribution de farine de maïs aux mères allaitantes (de un à cinq hôpitaux) et mettre au point une nouvelle technique de pêche visant à aider les pêcheurs et les femmes à respecter une distanciation sociale sur leurs bateaux. Les résultats serviront à éclairer les politiques sur la façon d’élaborer une approche préventive pour combattre la malnutrition dans le pays, plutôt que de compter sur une réponse thérapeutique, et de maintenir les approvisionnements en poisson pour répondre aux besoins nutritionnels recommandés aux patients atteints de la COVID-19.

L’intérêt de consommer des haricots riches en nutriments

Le projet CultiAf sur les haricots précuits innove également pour lutter contre la malnutrition en Afrique de l’Est. La première phase du projet, qui s’est concentrée sur l’augmentation de la consommation de la céréale traditionnelle riche en protéines et en nutriments au Kenya et en Ouganda, a permis de mettre au point un produit à base de haricots précuits qui réduit le temps de cuisson de deux heures à seulement 15 minutes. Parmi les autres produits innovants mis au point par l’équipe, figure une collation à base de haricots et de la farine de haricots. La deuxième phase du projet, qui vise à accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que les revenus des petits exploitants en commercialisant des grains de haricots enrichis en fer et en zinc, se concentre sur l’augmentation de l’offre et de l’utilisation des produits précuits.

Cependant, les producteurs de haricots ont maintenant du mal à obtenir des semences de haricots en raison des restrictions imposées par la COVID-19, et les ruptures d’approvisionnement en céréales ont entraîné une réduction de 70 % de la transformation des haricots, soit de une tonne à seulement 0,3 tonne par mois. Pour y remédier, le projet fournit, à crédit, des variétés de semences de haricots aux agriculteurs, par l’intermédiaire de fournisseurs locaux, afin qu’ils puissent continuer d’avoir accès aux intrants nécessaires à la production. « Les questions d’accès aux semences et d’abordabilité dans un contexte de besoins concurrents et de priorités concurrentes ont vraiment été prises en compte », déclare Grace Nanyonjo, socioéconomiste et spécialiste des questions de genre pour le projet.

La COVID-19 a également eu une incidence négative sur l’accès des consommateurs aux produits finaux, surtout dans les écoles et les hôpitaux privés, qui ont fermé pour la plupart. Le contrôle frontalier et les problèmes de transport ont touché davantage l’accès aux produits en Ouganda. Le projet se penche donc sur d’autres canaux de distribution pour remédier à ces effets, y compris les commandes directes des transformateurs de haricots, qui profitent également de ce temps pour négocier l’approvisionnement en produits au moyen de nouveaux débouchés afin d’éviter d’autres incidences négatives sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. « Le projet inclut également de nouveaux partenaires du secteur privé afin d’accroître l’accès et la consommation des produits nutritifs à base de haricots précuits », conclut Mme Nanyonjo.

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