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Un effort soutenu pour favoriser la prise de décisions fondées sur des données probantes au Myanmar

 

Il y a près de 50 ans que le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) collabore avec des chercheurs et des décideurs dans le but d’appuyer la transition démocratique en Afrique du Sud, au Chili et au Vietnam, notamment. Depuis 2017, l’initiative Le savoir au service de la démocratie au Myanmar, un partenariat de cinq ans entre le CRDI et Affaires mondiales Canada, appuie la prise de décisions fondées sur des données probantes dans ce pays d’Asie du Sud-Est, après des décennies de sous-investissement dans la recherche et l’enseignement supérieur.

Faits saillants

  • Jusqu’à présent, plus de 30 partenaires du Canada, du Myanmar et d’autres pays ont mis en oeuvre 18 projets dans le cadre de l’initiative Le savoir au service de la démocratie au Myanmar.
  • Cette initiative renforce la capacité de prise de décisions fondées sur des données probantes au sein d’un vaste groupe de dirigeants potentiels du Myanmar, qui sont géographiquement diversifiés.
  • Elle soutient également des think tanks indépendants au Myanmar pour s’attaquer aux questions liées à la sexospécificité, à l’environnement et au processus de paix en cours.

L’initiative, qui en est à sa troisième année, continue de préparer une nouvelle génération d’acteurs étatiques et non étatiques capables de produire des connaissances solides et pertinentes pour l’élaboration des politiques. En mars 2019, plus de 30 partenaires du Canada, du Myanmar et d’autres pays avaient mis en oeuvre 18 projets dans le cadre des trois principaux piliers de l’initiative :

  • la formation et le mentorat des futurs dirigeants, y compris les femmes et les membres des groupes vulnérables;
  • le soutien aux think tanks indépendantes;
  • les subventions de recherche.

Formation et mentorat

Des institutions du Canada et d’autres pays participent à la formation et au mentorat d’un vaste bassin de dirigeants potentiels qui proviennent de diverses régions du Myanmar. Une grande partie de cette formation a été axée sur le niveau postsecondaire. À la Yangon University of Economics, plus de 100 étudiants diplômés et membres du corps professoral ont reçu une formation et un mentorat approfondi sur les politiques publiques, avec le soutien de l’Asian Institute of Technology de Thaïlande et de l’Université de la Colombie-Britannique.

De même, la University de Mandalay, soutenue par la Chiang Mai University de Thaïlande, a mis en place une formation des enseignants aux approches des sciences sociales. Le Global Development Network et l’Institute of Southeast Asian Studies de Singapour offrent une formation et un mentorat sur la façon d’évaluer la production de connaissances du pays par la recherche en sciences sociales et son utilisation par les décideurs.

Le renforcement des capacités au sein de la fonction publique est également une priorité. Plus de 150 fonctionnaires ont reçu une formation spécialisée sur les méthodes de recherche quantitative et les finances publiques, avec le soutien du Myanmar Development Institute, de l’University of Southern California, de l’Université McGill du Canada, du Renaissance Institute et de la Fulbright University du Vietnam.

La formation ciblait également les différents ordres de gouvernement. Au Shan, l’un des États les plus grands et les plus diversifiés sur le plan ethnique du pays, les parlementaires ont suivi une formation de plus de 13 mois pour les aider à rédiger la législation, exercer une surveillance législative et représenter leurs électeurs. En conséquence, cette assemblée législative a lancé le tout premier plan prioritaire du Myanmar pour améliorer la capacité de recherche parlementaire.

Le Centre for Development and Ethnic Studies du Myanmar a organisé un programme sur le fédéralisme qui vise à faire connaître les caractéristiques du fédéralisme, de la démocratie et des droits de la personne à la nouvelle génération du pays.

Capacité organisationnelle locale

Grâce à un financement de base, à des programmes de mentorat et à une formation au développement organisationnel, Le savoir au service de la démocratie au Myanmar soutient également le développement organisationnel de think tanks indépendants travaillant sur un large éventail de questions politiques, notamment le processus de paix, l’égalité des sexes et l’environnement.

La formation va de l’embauche et de la formation de nouveaux employés à l’introduction de l’égalité des sexes dans les programmes de renforcement des capacités.

L’appui organisationnel a également contribué à faire avancer les travaux du Gender Equality Network, un réseau de plus de 130 organisations de la société civile, d’organisations non gouvernementales (ONG) du Myanmar et d’autres pays, et de personnes-ressources techniques qui s’emploient à promouvoir l’égalité des sexes au Myanmar.

Mettant l’accent sur l’établissement de liens, l’initiative a financé la participation de 12 membres du personnel des trois think tanks qu’elle soutient à une conférence mondiale de think tanks à Bangkok qui a réuni des décideurs et des membres de 250 organisations de plus de 25 pays.

Recherche sur la décentralisation et l’égalité entre les sexes

Le savoir au service de la démocratie au Myanmar s’efforce également d’améliorer les capacités de recherche locales afin de combler les lacunes en matière de connaissances sur les questions urgentes de gouvernance.

L’appui à la recherche a débouché sur des résultats clés au cours de l’année écoulée, notamment le rapport novateur de l’ONG Advancing Life and Regenerating Motherland (ALARM) sur la nécessité de créer une banque foncière pour préparer le pays et sa population aux déplacements massifs liés au climat. Les équipes de recherche soutenues par l’initiative ont également préparé et publié leur premier rapport conjoint sur l’égalité des sexes dans Asia Research News.

Créer des capacités pour la démocratie et la prospérité

Ces efforts créent une dynamique de débat public ouvert : le fondement d’une démocratie solide. Prenant fin en septembre 2021, Le savoir au service de la démocratie au Myanmar vise en fin de compte à renforcer l’autonomisation politique et économique des femmes et des hommes au cours de la transition démocratique du pays.

Si les réalisations à ce jour des organisations appuyées par l’initiative sont importantes, l’évolution de la situation politique au Myanmar continue de souligner la nécessité d’une plus grande intégration dans une société polarisée. L’initiative vise à renforcer la capacité des institutions du Myanmar à faire face au changement, en donnant la priorité à l’acceptation par l’ensemble de la société de la recherche, des preuves, des faits, des discussions ouvertes et du débat politique.

L’expérience du CRDI en matière de renforcement des capacités de recherche montre que de tels changements peuvent être apportés, mais qu’ils exigent des efforts soutenus au fil du temps. Pour l’année à venir, nous continuerons d’aider les think tanks locaux, les universités, la société civile et le grand public à comprendre les enjeux et à participer à des débats éclairés par les politiques.