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Une nouvelle recherche fait état d'arguments convaincants pour l'inclusion des économies migrantes non structurées

 

Le secteur non structuré représente une source importante de revenus pour les pauvres en milieu urbain. Les migrants jouent un rôle essentiel dans l'économie non structurée et, pourtant, ce rôle est souvent laissé pour compte. Deux nouvelles études financées par le CRDI se penchent sur cette lacune.

Des preuves convaincantes, tirées de l'un de ces projets, démontrent que des économies importantes de l'Afrique australe ratent des occasions en omettant les entrepreneurs migrants dans leur stratégie de croissance. Ce projet, mis en œuvre par un réseau de partenaires canadiens et africains, a permis de faire une analyse détaillée des entreprises que possèdent des commerçants transfrontaliers dans un certain nombre de villes, notamment Le Cap, Johannesburg, Maputo et Harare. Les chercheurs ont évalué les aspects liés au commerce non structuré selon le sexe, les perceptions et les défis des commerçants transfrontaliers, ainsi que leur contribution indirecte aux économies.

Au Zimbabwe, les commerçants migrants sont considérés comme des indésirables dans le paysage urbain. La recherche a cependant démontré le contraire : les entreprises transfrontalières constituent une valeur appréciable en matière de création d'emplois. En février 2015, une grande flambée de violence contre les immigrants et les entrepreneurs immigrants en Afrique australe a incité les chercheurs à vouloir dissiper les mythes prédominants concernant les immigrants en Afrique du Sud à la télévision, à la radio et dans les journaux. Les résultats de la recherche seront présentés dans un livre intitulé Mean Streets - Migration, Xenophobia and Informality in South Africa, qui sera offert plus tard cette année.

En Afrique de l'Ouest, les jeunes gens émigrent souvent des régions rurales exposées à la sécheresse vers des périmètres irrigués et dans les villes à la recherche de meilleurs moyens de subsistance. Un autre projet financé par le CRDI a permis d'analyser les marchés ruraux de la main-d'oeuvre au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal, pour comprendre les activités dans lesquelles s'engagent les migrants lorsqu'ils s'installent dans les villes.

Les résultats démontrent que les jeunes s'en tirent mieux. Les jeunes hommes ont tendance à être les premiers à migrer car leurs parents les envoient dans les grandes villes afin qu’ils trouvent du travail de manière à pouvoir aider la famille. Pour leur part, les jeunes femmes migrent souvent en raison de leur mariage. L'étude a démontré que si les hommes bénéficient souvent d'un meilleur accès au marché du travail et d'un accroissement de l'activité économique, les femmes, quant à elles, sont reléguées à des conditions d'emploi moins intéressantes, tant en milieu urbain que rural.

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