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Une souplesse au niveau des droits de propriété intellectuelle stimule l’innovation en Afrique

 
27 avril 2016

Le projet de recherche Open African Innovation Research and Training (Open A.I.R.) s’est penché sur l’interaction productive tout à fait unique qui existe entre l’innovation et la propriété intellectuelle dans neuf pays d’Afrique : l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria et l’Ouganda. 

Open A.I.R. est un réseau de recherche pluridisciplinaire unique en son genre qui réunit des équipes de recherche de 14 pays d’Afrique et a des portails en Afrique du Sud, en Égypte, au Kenya, au Nigeria et au Canada. Unique en son genre parce qu’il permet d’apporter un point de vue bien africain aux priorités mondiales en matière de propriété intellectuelle et d’innovation.

Les chercheurs ont examiné diverses formes de protection de la propriété intellectuelle comme les droits d’auteur, les brevets, les marques de commerce, le secret commercial, les protections officieuses, et les modes traditionnels de gestion des connaissances. Leur étude a englobé les secteurs de la musique, de la maroquinerie, du design textile, du cacao, du café, des pièces d’automobile, de la médecine traditionnelle, de l’édition, des biocarburants et de la recherche universitaire. Conclusion : pour qu’il y ait innovation en Afrique, il faut trouver un équilibre adéquat entre la protection des idées créatives et l’ouverture relative aux connaissances et à l’information qui convient mieux qu’une protection serrée des connaissances.

Les études de cas illustrent cet équilibre.

  • À Kampala, en Ouganda, des personnes travaillant dans des fabriques de produits métalliques informelles n’ayant aucune instruction ou formation en bonne et due forme échangent des innovations avec l’Université Makerere; ils ont même fabriqué certaines pièces pour le prototype de voiture électrique conçu par l’université, la Kiira EV.
  • À Abeokuta, au Nigeria, les teinturières qui produisent l’adire à partir d’ingrédients locaux prennent conscience de l’existence de l’indication géographique, un type de propriété intellectuelle par lequel elles peuvent distinguer leurs produits authentiques des versions de cette étoffe produites à la machine et à peu de frais ailleurs.
  • En Afrique du Sud, les guérisseurs kukula qui s’appuient sur lesavoir traditionnel (TK pour traditional knowledge) au sujet des propriétés curatives des plantes locales mettent leurs connaissances en commun au moyen d’un « vivrier de connaissances » (« TK commons ») qui sert à protéger les connaissances tout en permettant de les transmettre contre une rémunération adéquate.

Deux ouvrages, Innovation & Intellectual Property: Collaborative Dynamics in Africa et Knowledge & Innovation in Africa: Scenarios for the Future, résument les principales constatations émanant du projet. 

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Photo (à droite) : Britta Rutert
Rencontre de guérisseurs kukula à Bushbuckridge, en Afrique du Sud.​